s. f. Construction ou grosse masse de pierre ou de terre grasse & bien battuë pour retenir les eaux d'un estang, ou empêcher que des rivieres ne se débordent dans des lieux plus bas. On a fait une chaussée le long de cette vallée pour empêcher les inondations. Ce mot vient de calcata. Nicod. Pasquier croit que ce mot a été dit par corruption de haussée. Spelman & Somnerus le derivent à calceando, aut à calce, quia ejusmodi viae calce muniuntur. Berger dans les grands Chemins des Romains, dit qu'il vient à peditum calceis quibus teruntur. On les a appellées dans la basse Latinité, calcea, calceia, calceata & calcetum. Du Cange.

CHAUSSÉE, se dit aussi des chemins de pierre, des jettées de terre qu'on fait dans des lieux bas & marescageux, pour y faire un passage seur & commode. La ville de Mexique est bastie au milieu d'un lac, & on n'y arrive que par de longues chaussées. Chaussée a signifié aussi autrefois escluse.

On appelle le rez de chaussée, le haut de la chaussée, qui est d'ordinaire au niveau de la campagne, parce qu'on ne les bastit ordinairement que dans les lieux bas où s'écoulent les eaux, pour les tenir au niveau des terres. Ainsi on dit, que des fondemens sont élevés jusqu'au rez de chaussée, pour dire, au niveau du terrain où on bastit, & jusqu'où on éleveroit une chaussée, si on y en vouloit bastir une effectivement.