v. act. Esloigner, separer, mettre à part. Un favori tasche d'escarter tous les gens qui luy sont suspects. Ce Capitaine a escarté ses gens pour mieux envelopper l'ennemi, il les a postez en des lieux separez.

ESCARTER, se dit en ce sens avec le pronom personnel. On s'escarte beaucoup de son chemin en cette route. Les rayons qui partent d'un centre s'escartent toûjours. Le menu plomb s'escarte, quand on tire sur le gibier. On dit aussi à un homme dont on doit avoir bientost affaire, Ne vous escartez pas, ne vous en allez pas loin d'icy.

On dit qu'un homme escarte la dragée, quand en parlant il jette quelques menuës parcelles de salive sur ceux qui sont prés de luy.

ESCARTER, signifie aussi au jeu, Faire un escart. J'ay escarté mon jeu. J'ay escarté une quinte, un quatorze, pour dire, Je me suis deffait d'une carte qui m'auroit fait une quinte, un quatorze.

ESCARTER, signifie aussi, Faire ranger. Il a fallu que les Suisses soient venus faire escarter la foule, faire escarter le peuple, pour dire, le faire ranger. Trois ou quatre coups d'halebarde escarterent la canaille.

ESCARTER, se dit figurément en choses morales. Cet Orateur fait trop de digressions, il s'escarte trop souvent de son discours. Un Sage ne s'escarte jamais du droit chemin de la vertu. Il faut escarter les mauvaises pensées, les rejetter loin de soy.