s. m. Lieu où on serre, où l'on garde les grains battus ; & on le dit aussi des lieux où on serre les foins & autres provisions. Ce mot vient du Latin granarium.

On appelle aussi Grenier à sel, non seulement le lieu où on serre & où on debite le sel au nom du Prince, mais encore la Jurisdiction qui est establie pour juger des differens & des malversations qui se commettent au transport ou au debit du sel.

GRENIER, est aussi le plus haut estage d'une maison, non lambrissé, & qui n'a autre couverture que les tuilles. La pauvreté de plusieurs gens de lettres les oblige souvent de loger dans un meschant grenier.

On dit figurément, d'un pays qui a assez grande abondance de grains pour en fournir les autres, que c'est leur grenier. La Beausse est le grenier de Paris.

On dit proverbialement d'une marchandise qui est de bonne garde, & dont on a bon debit, que c'est du blé en grenier, ou de l'or en barre. On dit aussi figurement, qu'un homme va du grenier à la cave, lors qu'il a des inegalitez dans son humeur, qu'il est tantost tres-doux, tantost tres-violent dans son stile ; lors qu'il dit quelquefois de tres-belles choses, & quelquefois de tres-mauvaises. On dit aussi d'un enfant incorrigible, qu'on frappe souvent, que c'est un grenier à coups de poing.