s. f. Instrument qui sert à connoistre l'égalité, ou la difference de la pesanteur des corps graves. Il y a deux sortes de balances. L'ancienne, ou la Romaine, est composée d'un levier ou fleau mobile sur un centre suspendu vers une de ses extremités. On attache du costé gauche les corps graves, & leur pesanteur se mesure par les points marquez sur le fleau, à l'endroit où s'arreste en équilibre un poids mobile qu'on fait courir sur la branche ou le long du plus grand costé vers la droite. Cette balance est encore en usage aux boucheries, & aux lieux où il faut peser de grands fardeaux, ou qui sont en grand volume. On l'appelle autrement Peson.

La seconde sorte se fait avec un fleau suspendu également par le milieu, aux extremitez duquel il y a des plats ou bassins attachez avec des cordes. Les parties de cette balance sont les deux bassins, le fleau, la languette, & la chasse, au haut de laquelle il y a un anneau pour la suspendre. Les Romains se servoient de cette balance, qu'ils nommoient libra, aussi bien que de nôtre peson, qu'ils nommoient statera ; mais ils pesoient d'une autre maniere. On appelle les cornes du fleau de la balance, ses deux extremitez. Peteau a donné la figure des balances anciennes dans son livre des Meubles antiques.

Les Balances fines, qu'on appelle autrement Trebuchets, sont de petites balances avec lesquelles on pese l'or, & qui servent aux Affineurs. Elles sont si justes, qu'on en a vû trebucher pour la 4096. partie d'un grain.

Les Balances sourdes, sont des balances dont on se sert dans les monnoyes, qui ont les deux bouts de leur fleau plus bas que leur clou, & leur chapse ou chasse, qui est soûtenuë en l'air par le moyen d'une guindole, que les ouvriers appellent guignole. Ce mot a esté dit de bis lancia, pour bis lanx. Menage aprés Pasquier. On trouve plusieurs belles demonstrations touchant les balances chez Guy Ubalde, Galileé, Simon Stevin, Jean Buteon, Casimir Polonois, & autres.

BALANCE, en termes de Negoce, se dit de la closture, de l'inventaire d'un Marchand, où il met à gauche en debet la somme de ce qu'il a de fonds en argent, marchandise, dettes actives, meubles & immeubles ; & à la droite il met avoir, qui sont ses dettes passives, & l'argent qu'il doit payer : & quand on a deduit ce qu'il doit d'un côté de ce qu'il a de bien d'un autre, on voit tout étant compensé & balancé, ce qui luy reste de clair & de net, ou ce qu'il a perdu, ou gagné.

BALANCE, se dit figurément en choses spirituelles, des raisonnements contraires qui agissent en nôtre esprit, & qui le font pancher tantost d'un costé, & tantost de l'autre. On peint la Justice avec une balance à la main, pour figurer qu'un Juge doit mettre en balance les raisons de l'une & de l'autre des parties. quand il s'agit de choisir entre la vertu & le vice, il ne faut point estre en balance pour prendre parti.

On dit aussi pendant un combat opiniastre entre deux armées, que la victoire est en balance, en suspens, qu'elle ne sçait pour quel parti se declarer.

BALANCE, est aussi un des signes du Zodiaque où le soleil entre au mois de Septembre. En Latin Libra.