v. act. & n. Occuper quelque chambre maison ou logement, y faire sa demeure ordinaire, ou sa retraitte à la passade. Ce bourgeois est logé sur le sien ; il a pignon sur ruë, il loge au bout du monde, c'est à dire, en un lieu fort esloigné : c'est pour estre mieux logé, pour estre logé au large. Il y a des Hospitaux bastis pour loger les Pelerins & les passants. Voilà l'hostelerie où loge le coche. St. Joseph & la Vierge ne pûrent trouver à loger dans Bethleem : il loge en chambre garnie : ce qui se dit tant de celuy qui occupe la chambre, qui de celuy qui la luy louë. Toute la Cour loge commodement à Fontainebleau. Ce mot vient de locare, ou de locus, ou du Bas-Breton loig. Menage.

LOGER, en termes de Guerre, se dit de la distribution des quartiers d'une armée, où on assigne à chaque Officier son logement pour luy & sa compagnie. Les Mareschaux des Logis ont le soin de loger les trouppes, l'armée estoit logée à l'estroit entre des montagnes. C'est à dire, campée. On dit aussi, qu'on s'est logé sur la contrescarpe, sur une demi-lune, sur la bresche, lors qu'on a gagné ces postes, & qu'on y a fait quelque retranchemens pour s'y maintenir.

LOGER, signifie aussi, Bastir sur un mur mitoyen. Le 198. article de la Coustume de Paris porte, qu'il est loisible à un voisin de se loger, ou edifier au mur commun & mitoyen si haut, que bon luy semblera.

On dit proverbialement qu'on a logé quelqu'un, pour dire, qu'on l'a mis prisonnier, ou enfermé dans quelque loge.

On dit à celuy qui s'opiniastre dans quelque sentiment peu raisonnable, En estes-vous là logé. On dit qu'un homme est logé chez Guillot le songeur, pour dire, qu'il a quelque meschante affaire qui le rend pensif. On dit aussi, qu'on est logé aux quatre vents, quand on est dans une maison mal fermée ; ou à la belle estoille, quand on couche dehors, quand on n'a point de lieu où se retirer.