JALOUS, OUSE. adj. Envieux, concurrent. Il se dit premierement à l'égard de l'ambition. Les gens d'un grand merite ont toûjours des envieux & des jalous. Themistocle estoit jalous de la gloire de Miltiade, ses triomphes l'empêchoient de dormir. Ce mot vient du Latin zelosus, ou de l'Italien geloso. Menage.

JALOUS, se dit particulierement en matiere d'amour, de celuy qui craint un rival qui partage le coeur de sa femme, ou de sa maistresse. Ce vieillard est fort jalous de sa femme, il l'observe, il la persecute sans raison.

On dit aussi en Theologie, que Dieu est jalous de sa gloire, pour dire, qu'il ne veut point qu'on adore les idoles, qu'on offre de l'encens à d'autres Dieux qu'à luy.

JALOUS, se dit aussi à l'égard de quelques autres passions, & de ceux qui possedent une chose qu'ils craignent de perdre. Une femme doit estre fort jalouse de son honneur, un Magistrat de sa reputation d'integrité. un Prince est jalous de son autorité.

JALOUS, en termes de Marine du Levant, se dit d'un vaisseau qui roule & qui se tourmente trop, qui est en danger de se renverser faute d'estre bien lesté ou appareillé.

JALOUS, se dit proverbialement en ces phrases. Il ne dort non plus qu'un jalous. Il est jalous de son ombre. Il en est jaloux comme un gueux de sa besace.