subst. masc. Nom d'arbre assez connu, qui est le symbole de la mort, dont on orne les sepulchres. On fait des palissades, des labyrinthes de cyprés, parce qu'ils sont droits & toûjours verds depuis leur pied jusqu'à leur cime. Il y a des cyprés nains qu'on met sur les bords des parterres. Il y a un cyprés masle qui a ses branches espanduës, & ses feuilles verdes & longues. La femelle les a plus courtes, & croist toûjours en pointe. Il porte du fruit trois fois l'année, en Janvier, May & Septembre. Il est semblable à celuy de la melese, mais plus beau, plus gros & plus serré. Les Latins l'appellent conus, à cause de sa figure. La graine qui sort de son fruit est si petite, qu'à peine peut-elle estre apperceuë ; & les fourmis en sont si friandes, que les cyprés qui portent fruit ne sont jamais sans fourmillieres. Il sort des resines de son tronc presque semblables à la terebentine, mais en petite quantité. Son bois est fort massif & de bonne odeur, quasi comme le santal. Il est toûjours verd, & n'est jamais pourry, ni vermoulu, non plus que celuy de cedre, de l'ebene, de l'if, du buis, de l'olivier & du lotus sauvage. C'est pour cette raison que les Anciens en faisoient des statuës, comme celle de Jupiter au Capitole. En Candie & au mont Ida le cyprés vient si naturellement, qu'en quelque lieu qu'on remuë la terre, il y vient des cyprés sans semer, quoy qu'ailleurs on ait grande peine à les élever. Les cyprés haïssent le fumier, qui les fait mourir, aussi-bien que les lieux aquatiques. Matthiole. En Latin cupressus, cyparissus.

Les Poëtes employent figurément le mot de cyprés, pour signifier la mort, le tombeau.