s. m. Les Anciens écrivoient Cahier. Plusieurs feuillets attachez legerement, & qui ne sont point reliez ensemble, ensorte qu'on les peut oster ou transposer comme on veut. Ce Marchand vend le cayer de papier tant, le cayer de parchemin tant. Ce mot vient de quaternus, qu'on a dit pour quaternio. Menage.

CAYER, se dit aussi des feuilles pliées ou détachées qui composent un livre relié. Ce volume est de tant de cayers. Ils sont marquez par des lettres de l'Alphabet, qu'on appelle signature, & en Italien registre. Cette relation est comprise en un cayer, pour dire, n'a qu'une feuille pliée.

On appelle aussi Cayers, les deliberations des assemblées, comme celles du Clergé, des Estats, & autres, qui contiennent des remonstrances, ou des propositions qu'elles font au Roy. Les Estats de Bretagne, de Languedoc, ont fait presenter leurs Cayers par leurs Deputez.

CAYER, signifie encore des memoires qu'on donne separément. Ces articles sont dans un cayer à part. On luy a donné un cayer de frais.

CAYERS, sont aussi les écrits que les escoliers écrivent sous leurs maistres en Philosophie, Theologie, & en toute autre science qu'on monstre dans les Escoles. Un escolier doit representer ses cayers à son maistre, pour en obtenir une attestation de son temps d'étude.

On appelle Fesse-cayer, un écrivain qui escrit à la haste des cayers. Ce pauvre homme est oblige de fesser le cayer pour vivre.