s. f. Humidité qui sort par les pores des animaux par trop de chaleur, ou d'exercice, ou de foiblesse. La punition du peché d'Adam fut qu'il seroit tenu de gagner du pain à la sueur de son corps. Les mauvaises humeurs s'exhalent par les sueurs. Ce Courier vint à toute bride & en sueur, la sueur luy couloit du front. Il est dangereux de faire boire un cheval, quand il est en sueur ; il faut avoir un couteau de sueur pour le penser. Les maladies ont des sueurs dans leurs crises. Une sueur froide, la sueur de la mort.

Matthiole dit que la sueur des bêtes à quatre pieds, comme chevaux, asnes, mulets, est venimeuse, & que celle des autres bêtes n'est gueres bonne. Tachenius dit que la sueur des chevaux est si acide, qu'elle perce les bottes les plus fortes qui sont à l'épreuve de l'eau. Quelques-uns disent que les chiens & les chats n'ont jamais de sueur, quelque chaleur qu'ils ayent, parce qu'ils n'ont point de pores dans la cuticule.

SUEUR, se dit aussi en Morale. Quand on luy fit ce vilain reproche, la sueur luy en vint au front. Ne luy ôtez pas la gloire de cet ouvrage, c'est tout le prix de ses sueurs & de ses veilles.

SUEUR, en termes de Medecine, est une maladie ou espece de peste nommée sueur Angloise, qui a fait de si grands ravages en Angleterre, qu'on a vû mourir la troisiéme partie du peuple en trois mois, qui est son periode ordinaire. Elle commença en 1485. & s'est de temps en temps renouvellée. Elle est bien expliquée dans la Pharmacie de Willis.

On dit proverbialement & ironiquement à celuy qui se couvre devant des gens à qui il doit du respect, Couvrez-vous, la sueur vous est bonne.