v. n. & quelquefois actif. Pousser quelque humeur au dehors du corps par les pores. Les Ouvriers qui travaillent par la chaleur suent à grosses gouttes. Ce malade suë, c'est bon signe. Ce pauvre homme suoit d'ahan, de fatigue.

SUER, se dit aussi de cette provocation de sueur qui se fait exprés. Il est allé joüer à la paume pour se faire suer & frotter. On l'a mis sous l'archet pour le faire suer. Quand on dit absolument, qu'un homme a sué, on entend qu'il a été pensé de la verole, quoy qu'il y ait long-temps qu'on ne fasse plus suer pour en guerir ; & on disoit en ce sens, qu'on avoit fait un voyage en Suede.

SUER, se dit aussi en parlant des humeurs qui sont attachées à la superficie des corps. Les murailles suent pendant le degel, ou le brouillard. Les Payens prenoient pour prodige, quand leurs Idoles suoient. On dit aussi, qu'on fait suer des marrons, des truffes, & autres mets, quand aprés avoir bouilli, on les couvre pour les faire exhaler leur humidité.

SUER, se dit figurément en Morale, du travail & de l'affliction d'esprit, d'une grande application à quelque chose. JESUS-CHRIST sua sang & eau dans le jardin des Olives la veille de sa passion. Cet Ingenieur a sué sang & eau pour trouver cette machine. Il a bien fallu suer, se tourmenter, pour amasser tant de bien. On dit qu'on a fait suer un homme, quand on luy a fait une grande peur, quand on luy a demandé de l'argent.