s. f. Potage fait avec beaucoup de pain & de bouillon ou jus de viande, ou d'autres matieres, qu'on sert à l'entrée du repas. Quand on invite quelqu'un à disner par occasion, on luy dit, Voulez-vous venir manger de ma soupe ? La meilleure soupe est celle qui est bien mitonnée. On nourrit les Vendangeurs avec de la soupe aux choux. On dit que la soupe nourrit le soldat ; qu'une soupe à l'oignon refait la teste. Une soupe à la Jacobine, aux porreaux, aux navets, &c. Voyez POTAGE. On dit d'un escornifleur, qu'il va chercher les bonnes soupes, qu'il va gueuser de la soupe. Ce mot vient de l'Italien zuppa, ou suppa, fait du Latin sapa, qui signifie bouillon qui par la cuisson est reduit au tiers. Quelques-uns le derivent de l'Alleman soupp, qui signifie la même chose ; d'autres de souben, qui en langage Celtique ou Bas-Breton signifie soupe.

SOUPE, se dit aussi des trenches de pain fort deliées qu'on met au fond du plat, sur lesquels on verse le bouillon. Donnez moy une soupe de pain, pour dire, une trenche. Dans les gargotes pour un sou on trempe la soupe.

SOUPE DE LAIT, se dit au Manege d'un certain poil de cheval qui est de la couleur du potage au lait bien sucré, c'est à dire, meslé de roux & de blanc. On donne aussi ce nom aux pigeons de cette même couleur, & qui font fort estimés par ceux qui en sont curieux.

SOUPE, se dit proverbialement en ces phrases. On appelle de la soupe au perroquet, du pain trempé dans du vin. On dit aussi d'un homme qui a bien bû, qu'il est yvre comme une soupe. On dit d'un avare, que sa soupe est maigre, pour dire, qu'il fait mauvaise chere. Les soupes de Prince sont vantées par Rabelais.

SOUPÉE, qui ne se dit qu'en ce mot composé, l'aprés-soupée, pour dire, l'intervalle qui est entre le souper & la retraite pour dormir. On se réjouït bien dans une telle maison toutes les aprés-soupées, on y danse, on y jouë, &c.