COUSTUMIER, IERE. adj. qui se dit quelquefois de ce qui est ordinaire, accoustumé. Cet homme est coûtumier de faire une telle action.Corneille a dit dans le Polieucte :

Et mes yeux éclairez de plus vives lumieres,

Ne trouvent plus en eux leurs graces coustumieres.

COUSTUMIER, signifie aussi, le Volume où sont contenuës les Coustumes d'une Province, ou le Recueil de toutes les Coustumes de France, tant generales que locales, c'est à dire, des lieux particuliers, comme celles de Gisors, Andeli, Caen, Bayeux, Vernon, Langres, &c. Le Grand Coustumier de Normandie a été d'abord imprimé & commenté par Guillaume Roullier d'Alençon en 1539.

On appelle aussi pays Coustumier, le pays qui se regit par la Coustume, par opposition au Pays de Droit écrit, qui se regit par le Droit Romain, comme le Languedoc, le Lyonnois, &c.

COUSTUMIER, a signifié aussi autrefois les sujets d'un Seigneur feodal non nobles. Ainsi on a appellé personne coustumiere, vilain coustumier, homme, femme & fille coustumiere, sujets estagers & coustumiers, ceux qu'on a voulu nommer roturiers : & on appelloit bourse coustumiere, l'achat que faisoit un roturier d'un heritage noble ou non ; amendes coustumieres, les amendes taxées par la Coustume, ou arbitraires : & on disoit, Partager un heritage coustumierement, par opposition à un partage qui se faisoit noblement ; ce qui est fort frequent dans les Coustumes de France.

On appelle aussi coustumiers & coustumes, les usagers & les usages de bois, pascages ou pasnages.