s. m. Offrande qu'on fait à Dieu sur les autels par les mains de son legitime Ministre, pour reconnoistre sa puissance, & luy tesmoigner de la sujettion. Le sacrifice differe de la simple oblation, en ce que dans le sacrifice il faut qu'il y ait reelle destruction ou changement dans la chose offerte ; au lieu que l'oblation n'est qu'une simple offrande du don. Les Theologiens divisent les sacrifices en sanglants, comme ceux de l'ancienne Loy ; & non sanglants, comme celuy de la nouvelle : en sacrifice impetratoire, qu'on fait pour obtenir de Dieu quelque grace, ou pour l'en remercier ; & en propitiatoire, qu'on offre pour la remission de ses pechez. Abraham fut prest d'offrir à Dieu son fils en sacrifice. Jephté luy en fit un effectif de sa fille. Les Payens ont fait des sacrifices à leurs idoles. Les Mexiquains ont fait des sacrifices aux leurs d'un nombre infini d'hommes. Le Psalmiste dit que le vray sacrifice qu'on doit faire à Dieu, c'est un coeur contrit & humilié ; qu'il luy offrira un sacrifice de loüanges. Chez les Chrestiens il n'y a que le saint Sacrifice de la Messe. On tient que ce sont les Pheniciens qui ont inventé les premiers les statuës & les sacrifices.

On dit figurément en Morale, Faire un sacrifice à Dieu de son coeur, faire un sacrifice de son ressentiment, de sa vengeance, de son amour, de sa passion, &c.

On dit proverbialement, Obeïssance vaut mieux que sacrifice : & on dit aussi, Faire un sacrifice à Vulcain de quelque chose, pour dire, la jetter au feu.