s. m. Jeu d'esprits mediocres ou populaires qui font des equivoques sur des mots couppez, ou joints ensemble, ou sur quelques peintures qui les representent. Exemple tiré de Marot. Une estrille, une faulx, un veau, cela fait, Estrille Fauveau. Il s'en conserve beaucoup dans les Armoiries & cris de guerre, comme dans la Maison de Savoye Raconis, qui porte des choux cabus dans ses Armes, ils ont pour cry & pour devise, Tout n'est : & ils veulent dire par là, Tout n'est qu'abus. On les appelle communément rebus de Picardie, parce qu'il n'y a pas long-temps que les Clercs de Picardie faisoient tous les ans au Carnaval certains libelles qu'ils appelloient, de rebus quae geruntur, c'est à dire, des railleries de ce qui se passoit dans la ville, où ils faisoient de ces equivoques : ce qui a été deffendu à cause du scandale. Menage. Les rebus ne sont plus en usage que dans des enseignes, ou parmy le peuple, comme pour dire, A l'assurance, on peint un A sur une ance. Le Sr. Des Accords a fait un Recueil des plus fameux rebus de Picardie.