v. act. Restablir quelqu'un en la possession de ce qui luy appartient, luy rendre ce qu'on luy a pris, ou detenu injustement. Cet exilé a été rappellé, & restitué en toutes ses charges & dignitez. On a cassé l'arrest de condamnation donné contre luy, on l'a restitué en sa bonne fame & renommée, on luy a restitué tous ses biens confisquez. On condamne les injustes detenteurs d'une terre, d'un Benefice, à en restituer les fruits. Un voleur, un usurier, doivent restituer les biens mal acquis ; autrement point d'absolution, point de salut.

Restituer en entier, se dit au Palais des jugements qui se rendent pour casser des actes où il y a eu des lesions, ou des nullitez, lesquels remettent les parties au même état où elles étoient auparavant. On restituë les mineurs contre les actes passez en minorité, non pas comme mineurs, mais comme lesez. On restituë les majeurs contre une vente, quand il y a eu lesion enorme & d'outre moitié de juste prix. On restituë une partie contre un arrest, quand elle a de bons moyens de requeste civile. On restituë les Religieux contre leurs voeux, quand ils reclament dans les cinq ans avec juste cause.

RESTITUER, signifie aussi, Restablir un passage d'un Auteur, corriger les fautes qui s'y sont glissées avec le temps par l'ignorance des Copistes. Les Scaligers, les Lipses, les Casaubons, les Erasmes, & autres sçavants Critiques du siecle passé, ont bien restitué, bien restabli des Auteurs.