s. m. Feste magnifique que font des Princes ou Seigneurs pour quelque resjouïssance publique, comme aux mariages, aux entrées des Rois, &c. Elle consiste en une cavalcade de plusieurs Seigneurs superbement vestus, & équippez à la maniere des anciens Chevaliers, qui sont divisez en quadrilles. Ils se rendent à quelque place publique, où ils font des courses de bague, des joustes, tournois, & autres exercices de Noblesse. On y adjouste quelquefois des chariots de triomphe, des machines, des danses de chevaux, &c. & c'est de là que ces festes ont pris leur nom. Les Maures y introduisirent les chifres & les livrées dont ils ornerent leurs armes & les housses de leurs chevaux, avec plusieurs applications mysterieuses. Les Gots & les Allemands y adjousterent l'usage des cimiers, des masses de heron, & des aigrettes. La plus-part des machines sont des inventions des Italiens. Ce mot vient de l'Italien carosello, diminutif de carro. Menage. Le Pere François Menestrier Jesuïte a escrit des carrousels, des joustes & des tournois. Tertullien en son livre des Spectacles attribuë à Circé l'invention des carrousels, & veut qu'elle ait esté la premiere à dresser le Cirque & des courses en l'honneur du Soleil son pere. Desorte que quelques-uns croyent que ce mot vient de carrus solis, ou de carro del sole. Mais il y a plus d'apparence qu'il vient des chars & carrosses qu'on y menoit.