subst. fem. Plante medecinale qui croist sur les hautes montagnes, & particulierement en Boheme. Sa tige a plus d'une coudée de haut ; elle est nouée en divers endroits, creuse, & ayant plusieurs branches. Ses feuilles sont longues & dentelées, d'un verd obscur. Ses fleurs sont blanches, sa graine large, platte, & de la figure des lentilles. Sa racine est de la grosseur d'un pouce, ronde, & longue d'un pied, & ressemble au raifort. Elle est divisée dans sa longueur en plusieurs parties representant une barbe. Elle est obscure au dehors, blanche au dedans, de substance rare, d'un goust picquant, & d'une odeur fort aromatique. Elle entre en la composition de la theriaque. On l'appelle en Latin Radix Syriaca, Angelica. Le nom d'Angelique luy a été donné à cause de son excellente vertu. Dioscoride & les Anciens ne l'ont point connuë.

Il y a une autre Angelique d'Acadie nouvellement descrite dans les Memoires de l'Academie des Sciences, qui a la fleur jaune, la racine noire & touffuë, plusieurs tiges creuses, anguleuses, & hautes d'un pied & demi, avec des branches qui naissent des aisselles des feuilles. Chaque branche porte en son extremité une petite ombelle composée de plusieurs bouquets de fleurs jaunes tres-petites, qui ont cinq feuilles, qui naissent d'un pericarpe verd gros comme la teste d'une espingle. Sa graine est brune, cannelée, & semblable à celle du carvi. Cette plante est acre, amere & aromatique, & a l'odeur fort differente de l'Angelique ordinaire.