s. m. Plante qui jette un suc blanc comme du lait, & fort caustique, dont il y a plusieurs sortes. Dioscoride en met sept especes, dont voicy les noms. Le premier est le masle, appellé characias ou amygdaloïdes : le second, myrtites, qui est pris pour la femelle : le troisiéme, paralius ou tithymalis : le quatriéme, helioscopius : le cinquiéme, cyparissias : le sixiéme, dendroïdes : le septiéme, platyphyllos. Les tiges du masle passent une coudée, & sont rouges, pleines d'un lait blanc & acre. Ses feuilles ressemblent à l'olivier, quoy que plus estroites & plus longues. Sa racine est dure comme du bois. Sa cheveleure est semblable au jonc, au dessous de laquelle est sa graine. La femelle a ses feuilles grandes & fermes, aiguës & picquantes au goust, & retirent à celles du myrthe. Sa tige est haute d'un palme. Elle porte de deux ans l'un une espece de noix acre & mordicante. Tous les tithymales ont les mêmes proprietez, quoy que differents en feuilles, en fleurs & en graine. Les Apothicaires appellent tous les tithymales, esula. L'espece nommée cyparissias est la petite esule, dont ils se servent pour toutes les autres ; & ce qu'ils appellent esula major, est une herbe que Dioscoride appelle pityusa, dont la graine ressemble à la lentille, de la racine de laquelle on fait le turbit. L'espurge est aussi une espece de tithymale, suivant quelques-uns. Le tithymale est une medecine de paysans qui desseche tellement le corps, qu'il amortit la puissance generative. On l'appelle autrement herbe à lait, en Latin lactaria herba, lactuca caprina ou marina, ou esula & tithymalus. Quelques uns ont observé par le moyen du tithymale, qu'il se fait une circulation de suc dans les plantes, comme il s'en fait une de sang dans le corps des animaux.