v. act. & redupl. Remettre en bon estat une chose qui a été alterée ou ruinée. On condamne un Fermier à restablir les lieux qu'il a degradez ou laissé tomber en ruine, à les remettre en l'estat auquel on les luy a donnez. S'il vient faute d'un bastiment dans les dix ans, l'Architecte est condamné à le restablir.

RESTABLIR, signifie aussi, Remettre en vogue quelque ancien usage, ou autre chose abolie. On avoit osté cet impost, mais la guerre l'a fait restablir.

RESTABLIR, signifie aussi, Remettre en possession de quelques biens, honneurs & dignitez. Le Roy d'Angleterre a été restabli dans son trosne. On a restabli ce mineur en la possession de ses biens alienez. Cet Officier interdit a été restabli dans sa charge, on l'a restabli en sa bonne fame & renommée : c'est une ancienne formule dont on se sert pour remettre en son honneur un homme condamné à tort. Une charité faite à propos est capable de restablir un mesnage, une famille.

RESTABLIR, signifie aussi, Remettre en santé. Cet homme a été long-temps malade, mais le lait l'a restabli, ses forces sont bien restablies ; & absolument, Il est tout à fait restabli, il est en pleine santé.

RESTABLIR, en termes de Palais signifie, Casser quelque acte. Quand on enterine une requeste civile, des Lettres de rescision, on restablit, on remet les personnes au même estat qu'elles estoient auparavant l'arrest, le contract.

RESTABLIR, se dit figurément en choses spirituelles & morales. On a restabli la Discipline Monastique dans plusieurs Couvents. Ce Prince a restabli l'autorité des loix que les guerres civiles avoient affoiblies. François I. a restabli les Lettres, les a remises en vigueur. Les Critiques du siecle ont restabli plusieurs passages corrompus des Auteurs.