v. act. Attacher quelque chose en haut, la faire pendre en l'air. Ce miroir n'est pas bien suspendu, il penche trop d'un costé. On a coustume de suspendre des lampes, des chandeliers, aux voutes des Eglises, des lustres dans les sales d'assemblée.

SUSPENDRE, se dit aussi des choses qui sont en equilibre, ou qui se soustiennent d'elles-mêmes. La terre demeure suspenduë au milieu des airs, parce qu'elle est dans son centre. Le fer demeure suspendu auprés d'une pierre d'aimant. Les deux plats d'une balance demeurent suspendus, quand ils sont dans l'equilibre. Il y a des oiseaux qui demeurent long-temps suspendus en l'air.

SUSPENDRE, se dit figurément en choses spirituelles & morales, & signifie, Arrêter pour quelque temps. Il faut suspendre son esprit, son jugement, c'est à dire, Il ne faut pas juger temerairement, se laisser preoccuper. On est souvent suspendu entre l'esperance & la crainte, entre deux passions contraires. Cet homme est irresolu, & demeure suspendu dans le choix de ces deux partis. On a suspendu pour quelque temps l'execution d'un tel Edit.

SUSPENDRE, signifie aussi, Empêcher pour quelque temps les fonctions d'une charge, ou de quelque ministere. La punition d'un Prêtre, c'est de le suspendre à divinis, luy deffendre les fonctions sacerdotales. Le Roy a suspendu un tel Presidial, ou luy a osté ses fonctions.