s. m. Arbre qui porte des grenades. Il y a des grenadiers à fleur, & des grenadiers à fruit. Cet arbre n'est ni grand, ni haut. son bois est jaune, & son escorce cendrée. ses feuilles sont semblables à celles de l'olivier, & ont une parfaite verdeur, comme le myrte. Elles sont divisées par de petites veines rouges entrelacées & penduës à une queuë de même couleur. Ses branches sont souples & un peu espineuses. Ses fleurs sont reluisantes & vermeilles, & ressemblent à celles du poivre sauvage dont les feuilles sont ouvertes & couppées comme une estoile, ayant un petit grain pendu au milieu de leur capillature, comme celuy de la rose. Son fruit est enclos dans une grosse escorce, tirant sur le roux par dehors, & jaune par dedans, plein d'une infinité de grains anguleux & rouges, separez par de petites pellicules jaunes, qui s'entrelacent l'une dans l'autre. On fait du vin de grenade avec ces grains tirez, separez, mondez & pressez. Cette écorce servoit aux Anciens à preparer le cuir, tout ainsi que le Sumach fait aujourd'huy. Son nom vient de la quantité de ses grains, ou du Royaume de Grenade où il croist force grenadiers.

GRENADIER, est aussi un soldat qui a une gibbeciere pleine de grenades qui se jettent à la main. Il y a des Compagnies de Grenadiers à pied & à cheval. Chaque Compagnie des Gardes a dix Grenadiers, celles des autres regiments en ont cinq.