v. act. Coupper, abattre, casser un bras ou une jambe, ensorte qu'on ne s'en puisse plus aider à l'advenir. Un coup de canon luy a emporté une jambe, l'a estropié. On dit d'un Chirurgien qui en seignant a picqué l'artere à quelqu'un, qu'il l'a estropié, parce qu'il luy a osté l'usage du bras.

ESTROPIER, se dit figurément en choses morales & spirituelles. On dit d'un extravagant, qu'il est estropié de la cervelle. On dit d'une pensée mal exprimée, d'un sens imparfait, qu'il est estropié, pour dire, qu'il y manque quelque chose. Ce valet estropie tous les noms de ceux qui viennent demander son Maistre, quand il les altere ensorte qu'on ne puisse reconnoistre les personnes. On dit d'un grand parleur, qu'il n'est pas estropié de la langue.

On dit aussi en Peinture, qu'une figure est estropiée, lors qu'elle n'est pas bien distinguée, qu'elle n'est pas en une belle attitude.