s. f. Plante medecinale dont il y a deux especes. La grande centaurée a des feuilles semblables au noyer, longuettes & dentelées tout alentour, verdes comme le chou. Sa tige est semblable à celle de la parelle, de deux ou trois coudées de haut. Elle jette plusieurs jettons de sa racine, à la cime desquels il y a certaines testes, comme celles du pavot, qui sont longues & rondes. Sa fleur est bleuë. Sa graine est semblable à celle du safran sauvage, estant enveloppée en certains flocs bourrus. Sa racine est grosse, pesante & massive, longue de trois pieds, pleine de jus rougeastre, picquante & astringente au goust. On l'appelle en Latin centaureum magnum, & les Apothicaires reupontique, & s'en servent au lieu du rhapontium des Anciens, qui est à present inconnu.

La petite centaurée, est une herbe semblable à l'origan, ou à millepertuis. Sa tige est quarrée & de la hauteur d'un palme ou plus. Ses fleurs sont semblables à celles de lichnis, & sont rouges tirant sur le purpurin ; ses feuilles semblables à celles de la ruë, longuettes & petites. Sa graine est semblable au grain de froment. Sa racine est fort petite & lissée, & sur tout est fort amere : ce qui est cause qu'on l'appelle aussi fiel de terre. Quelques-uns l'appellent aussi repyret. En Latin centaureum minus, fel terrae & febrifuga. Le sel de la petite centaurée estant allumé fait autant de bruit que la poudre à canon.