s. f. Oiseau domestique fort connu, qui pond des oeufs & les couve pour faire éclorre des poulets. Une poule glousse, quand elle veut couver. Il y a des poules de Loudun qui sont grosses & belles ; des poules huppées, patuës ; des poules de Guinée, qui sont blanches & noires, & hautes en jambe ; des poules d'Inde, qui sont de tres-grosses poules venuës de l'Amerique ; des poules d'eau, qui sont des especes d'oiseaux de riviere qui ont un goust sauvagin, & si fort, qu'il prend au gosier. Il y a à la Chine une sorte de poule qui vomit le coton par longs filets, & qui le ravale derechef, si on n'y prend garde. Les poules mangent les scorpions & les araignées, & cependant leur chair ne fait point de mal, si ce n'est à la longue. Menage derive ce mot de pullus, qui s'est dit des poules de toute sorte d'âge, suivant le témoignage de St. Augustin.

POULE, se dit aussi au jeu des cartes, des enjeux accumulez de plusieurs bestes mises ensemble. Il a gagné la poule, tout ce qui étoit au jeu : ce qui se dit particulierement au Reversis. Il y a aussi un jeu de la Poule & du Renard, quand une seule Dame qui est le Renard, combat contre douze pions qui sont les Poules.

POULE, se dit proverbialement en ces phrases. Un bon renard ne mange jamais les poules de son voisin, pour dire, que quand on veut faire quelque chose de mal, il ne faut pas estre en pays de connoissance. On dit d'un pillard, ou concussionnaire, qu'il faut qu'il plume la poule sans crier, pour dire, adroitement, & sans donner sujet de se plaindre. On dit pour se mocquer d'un lasche, d'un sot qui se mesle du mesnage des femmes, que c'est une poule mouillée, une poule laitée, un taste poule ; que c'est un jocrisse qui mene les poules pisser. On dit, Faire le cul de poule, quand on joint le poulce & les doigts de la main ensemble. On dit aussi d'une bouche dont les levres avancent trop, qu'elles font le cul de poule. On dit aussi de celuy qui s'embarrasse de peu de chose, qu'il est empesché comme une poule à trois poussins.