s. m. Excommunication, qui se dit proprement chez les Auteurs Ecclesiastiques de celle qui est faite par un Evêque ou un Concile avec grandes execrations & maledictions, qu'on ne prononce que contre ceux qui ont commis quelque grand crime, ou qui sont incorrigibles : & en cela il differe de la simple excommunication, qui deffend seulement l'entrée de l'Eglise, & la communication avec les Fidelles. On a fulminé anatheme contre cet Heretique relaps. Il y a trois sortes d'anathemes, les uns judiciaires, les autres applicatoires, & abjuratoires. Les judiciaires ne peuvent être faits que par personnes fondées en jurisdiction. Les abjuratoires le peuvent être même par des Laïques ; comme quand quelqu'un revient de l'heresie à l'Eglise Catholique, on luy fait toûjours anathematiser l'heresie dont il se depart : mais ces anathemes ne sont que simples executions & applications des anathemes. Mais le mot d'anathematiser en tels cas judiciaires ne veut dire autre chose, sinon, Abjurer, abhorrer, & tenir pour anathematisé. Ainsi l'excommunication est toûjours un acte de jurisdiction, & l'anatheme ne l'est pas toûjours.

ANATHEME, se dit aussi de celuy qui est excommunié par un Evêque ou un Concile. Si quelqu'un soûtient que les causes de mariage n'appartiennent point aux Ecclesiastiques, qu'il soit anatheme, dit le Concile.

Ces mots viennent du Grec anathema, qui signifie, ce qui est mis à part, ce qui est regardé comme le rebut.