s. m. C'est le nom qu'on donne à un sel artificiel & volatil, que l'on fait avec de la suye de cheminée & du sang humain, ou de celuy des bestes. Il est appellé par les Chymistes, Aquila volans. Celuy de Venise & d'Amsterdam se fait d'une partie de suye de cheminée, de deux parties de sel marin, & de dix parties d'urine d'homme beuvant vin. Ailleurs on le fait d'une livre de sang humain, & de deux livres de sel commun, & de l'eau commune.

Il s'en trouve du naturel sur le chemin de Lahor à Thanasseri, & à Tzerhint. C'est une espece d'escume qui sort de la terre en des endroits où il y a de vieilles cavernes ou creux de roches. On le tire de là, & on le cuit comme on fait le salpestre. Recueil de Thevenot.

Les Anciens en avoient un autre naturel qui se trouvoit dans les sables d'Arabie, ou de Lybie, qui n'étoit autre chose que l'urine congelée des chameaux qui alloient au temple de Jupiter Ammon. Et ce mot est derivé de ammos, qui signifie sablon en Grec, pource qu'en Cyrene on trouve ce sel congelé sous les sablons ; d'où vient que plusieurs l'appellent Ammoniac : mais ce nom est proprement celuy d'une gomme. Les autres disent qu'armoniac vient de sel acrimonial. Les fleurs de sel armoniac ne sont autre chose que son esprit volatil dissous dans quelque portion de son flegme. Voyez Ammoniac.