s. f. Blessure faite par quelque cause exterieure. La playe est proprement une solution de continuité recente, sanguinolente & sans putrefaction, qui est faite principalement aux parties molles par quelque coup, cheute, ou morsure, ou autre accident. Elle se divise en piqueure, incision, contusion, &c. Le corps de N. S. fut tout couvert de playes le jour de la passion. Les playes de ce cavalier ne se sont pas trouvées mortelles. Sa playe étoit profonde. La playe étoit fermée, il a fallu rouvrir sa playe. C'est une erreur populaire de croire que la playe d'un mort saigne en presence de son meurtrier.

PLAYE, se dit aussi des cicatrices qui demeurent aprés que la blessure est guerie. Ce vieil Officier monstre ses playes témoins de sa valeur. Ses playes demandent justice & recompense. St. Thomas vouloit mettre son doigt dans les playes du Sauveur resuscité.

PLAYE, se dit figurément en Morale des afflictions, des douleurs de l'ame. Un amant se plaint qu'il a une playe mortelle, que sa blessure est au coeur. Si vous parlez à cet homme de la mort de sa femme, vous rouvrirez sa playe, c'est renouveller sa playe. La fortune de ce Marchand a souffert une grande playe par la banqueroute de son associé. Une condamnation infamante est une playe à l'honneur.

PLAYE, se dit aussi des desolations de l'Estat, des grandes pertes & dommages qu'il a soufferts. La perte d'une bataille est une grande playe à l'Estat. L'Escriture nous fait mention de plusieurs playes d'Egypte, de plusieurs desolations qu'elle souffrit par l'opiniastreté de Pharaon.

On dit proverbialement, Il est comme le Chirurgien, il ne demande que playes & bosses, pour dire, qu'il cherche à faire son profit dans les malheurs & afflictions d'autruy.