s. f. Ce qui rend une chose riche, precieuse, la grande abondance de biens. La richesse du Temple de Salomon étoit inestimable. La richesse d'une Province, c'est la culture des terres, la nourriture des bestiaux. On admire la richesse de ces ornements, de ces meubles. Les avares ne sont jamais rassasiez de richesses, ils accumulent richesses sur richesses. Les Payens ont tous adoré un Dieu des richesses : il a esté appellé chez les Egyptiens Mamon ou Mamona, comme témoigne Tertullien ; chez les Grecs Ploutos, & chez les Latins Dis. Les richesses consistoient autrefois en bestiaux, d'où vient le proverbe Arabe, Il n'a ni moutons, ni brebis, pour dire, Il n'a ni denier, ni maille.

RICHESSE, se dit figurément en choses morales. L'espargne est une grande richesse. La richesse du Sage est sa moderation. La science & la vertu sont des richesses de l'esprit. L'abondance des mots est la richesse d'une Langue. La richesse des rimes est necessaire à un Sonnet.

On dit proverbialement, Contentement passe richesse, pour dire, que ce ne sont pas les biens de fortune qui rendent heureux.