subst. fem. Corps de soldats qu'on met dans une place forte ou frontiere pour la deffendre contre les ennemis, ou pour tenir les peuples en sujettion, ou pour subsister pendant le quartier d'hiver. La garnison doit estre plus forte que les bourgeois. cette ville s'est revoltée, on y a envoyé deux regiments en garnison pour punir les habitans. On a mis ce regiment en garnison, en quartier d'hiver. Du Cange derive ce mot de garnicio, dont se sont servis les Auteurs de la basse Latinité, pour signifier, tous les vivres, armes & munitions necessaires pour deffendre une place, & soûtenir un siege : & on l'a depuis appliqué aux soldats, même à ceux qui estoient dans des campements. Il dit qu'on a aussi appellé Garnisons, les lieux où on serroit tout ce qui estoit necessaire pour la maison du Roy, comme les habits, la vaisselle d'argent, &c. On appelle jeu de garnison, un petit jeu où on jouë seulement pour passer le temps, un jeu qui peut continuer.

On appelle aussi Garnison, les Archers & Sergens qu'on envoye dans une maison pour obliger les maistres à payer quelque taxe ou deniers Royaux, ou pour estre gardiens d'un scellé, ou des meubles saisis. Dans les anciens tiltres on les appelle Comestores à Comedendo. Car c'estoient des gens qui estoient envoyez par le Juge dans la maison d'un debiteur pour y vivre à ses depens jusqu'à ce qu'il eust payé la dette. Dans la Coustume de Tournay on les appelle encore Mangeurs. Les Orfevres appellent Pieces de garnison, les pieces qu'ils appliquent à leurs ouvrages avec de la soudure, comme les pieds d'une marmite, l'anse d'une aiguiere, &c.