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subst. masc. Il s'est dit autrefois en general de toutes sortes d'imposts qui se payoient sur les marchandises qu'on transportoit d'un lieu à un autre. Maintenant il se dit d'un droit qu'on prend sur les voitures des marchandises pour l'entretien des grands chemins. La plus-part des Seigneurs s'attribuent des droits de peage sur leurs terres, sous pretexte d'entretenir les chemins, les ponts & chaussées. Anciennement ceux qui tenoient ce droit, devoient rendre les chemins seurs, & respondre des vols faits aux passants. Cela s'observe encore en quelques endroits d'Angleterre & d'Italie, où il y a des Gardes qu'on appelle Stationaires establis pour la seureté des Marchands, & entre autres à Terracine sur le chemin de Rome à Naples. Anciennement si un homme estoit destroussé en chemin public, & entre deux soleils, le Seigneur Haut Justicier qui levoit le peage estoit obligé de le rembourser. Il y a une ordonnance de 1570. portant abolition de tous peages establis depuis 100. ans sur la riviere de Loire. La plus-part des peages sont de pures usurpations. L'Ordonnance de 1552. enjoint aux Seigneurs qui ont droit de peage d'entretenir les ponts & passages. Le peage est appellé de divers noms dans les Coustumes & les Ordonnances. On le nomme barrage aux entrées des bourgs & des villes ; pontenage au passage des ponts ; billette, ou branchiere, aux passages de campagne où on a mis pour signal un petit billot de bois attaché à une branche. On l'appelle quelquefois coustume, ou droit establi sans titre ; quelquefois prevosté, ou menu droit casuel ; & quelquefois travers, qui est un droit qui ne se paye que sur la frontiere. Ce mot vient de paagium abregé de passagium, qu'on trouve aussi chez les Auteurs Latins. Borel le derive de pagus, ou pays.