s. f. Herbe qui jette plusieurs tiges. La verveine masle est de la hauteur d'un palme. Ses tiges produisent des fleurs blancheastres & chiquetées. On l'appelle en Latin verbenaca recta, columbina ou columbaris, & Dioscoride peristereon, parce que les pigeons s'aiment fort auprés d'elle. La verveine femelle a des tiges d'une coudée & anguleuses, d'où ses feuilles sortent par intervalle, & ressemblent à celles de chesne, ayant tout autour les mêmes chiquetures ; mais leur couleur tire sur le bleu. Ses fleurs sont rouges & minces. On l'a appellé herbe sacrée, parce qu'on s'en sert contre les charmes, & pour appaiser les Dieux, & aussi verbenaca supina, parce qu'elle est couchée & rampante. Les Ambassadeurs portoient en main celle qui est droite, en allant parlementer avec l'ennemy. Les Payens la cueilloient avec grandes ceremonies & superstitions, & s'en servoient à benir les maisons pour en chasser les mauvais esprits. On l'a aussi appellée herba sagminalis & hierobotane. Les Romains sous le nom de verbena comprenoient aussi les feuilles & rameaux de tous les arbres sacrés, comme de laurier, de myrthe, d'olivier & autres dont ils se servoient dans les ceremonies, soit dans la Religion, soit dans les Ambassades.

Il y a une autre verveine estrangere à feuilles d'ortie, descrite par le Sieur Dodard en ses Memoires.