v. act. Faire une empreinte sur un corps par le moyen d'un plus dur qu'on presse dessus. Imprimer un sceau, un cachet, une marque sur une monnoye. Imprimer la figure de ses pas sur la neige, sur la terre glaise.

IMPRIMER, se dit particulierement des livres, ou des feuilles de papier ou de parchemin qu'on applique sur une planche ou sur des caracteres rangez pour en tirer la figure par le moyen de l'encre ou de la rosette dont on les enduit. Cet Auteur s'est fait imprimer. ce livre a esté imprimé en grand, en petit, in folio, in quarto, en gros Romain, en St. Augustin, en Cicero.

On le dit aussi des estoffes, comme toiles & futaines, qu'on imprime avec des planches de differentes figures ou desseins. Cette estoffe paroist de loin tissuë en brocard, quoy qu'elle ne soit qu'imprimée.

IMPRIMER, signifie aussi, Mettre une ou deux couches de colle ou de peinture sur une toile pour la rendre propre à estre peinte, à y faire dessus quelque tableau. Ce Peintre n'a pû faire aujourd'huy mon portrait, parce qu'il n'avoit pas de toile imprimée. les Doreurs doivent imprimer leurs ouvrages deux ou trois fois de blanc de plomb à l'huile ; & il leur est deffendu d'y mettre estaim doré, parce que c'est fausse besogne.

IMPRIMER, se dit aussi des bonnes ou mauvaises qualitez que les corps se communiquent. Un fust gasté imprime sa mauvaise qualité au vin qu'on met dedans. On dit en Physique, que le mouvement qui est imprimé à un corps ne se perd point.

IMPRIMER, se dit figurément en choses morales & spirituelles. Il faut imprimer dans le coeur des jeunes gens l'amour de la vertu, la crainte de l'infamie. la veuë d'une bataille imprime de l'horreur à ceux qui ne sont pas aguerris. cet affront luy demeurera long-temps imprimé dans sa memoire. Tous ces mots viennent du Latin imprimere, impressus, & impressio.