v. act. & n. Desavoüer, abandonner quelque chose. Aprés une si grande ingratitude, je le renonce pour amy. Un vassal qui renonce son Seigneur, qui le desavouë, confisque son fief. Les Sorciers, les renegats, renoncent à Dieu & à leur Baptême, à leur Foy, à leur Religion. Les Religieux renoncent au monde, à Sathan, à ses pompes, à la vie civile. Un bon Chrêtien doit renoncer à soy-même, dit l'Evangile. Diocletien renonça à l'Empire pour vivre en Philosophe.

En termes du Palais on dit renoncer à une succession, à une communauté, quand on passe un acte au Greffe, par lequel on declare qu'on ne veut pas s'immisser en une succession, profiter d'une communauté, lors qu'on declare qu'on en quitte sa part. On dit aussi, renoncer à un Benefice, à une charge, à un employ ; renoncer au Palais, pour dire, en quitter la profession.

On dit aussi, Renoncer à quelque chose, lors qu'on ne la peut plus faire avec agreement, qu'on est forcé de la quitter. Il faut renoncer à la campagne, quand les pluyes & les neiges viennent. Il faut renoncer à l'amour, à la danse, quand on a les cheveux gris.

RENONCER, en termes de Jeu, c'est jetter sur une carte d'une autre couleur que celle qu'on a joüée. Il n'est pas permis de renoncer, quand on a de la même couleur dans son jeu.

On dit proverbialement, Renoncer à la peinture, pour dire, Abandonner un ouvrage, un travail commencé, un dessein qu'on avoit entrepris.