s. m. Negoce, trafic d'argent ou de marchandises, qu'on fait à dessein de profiter sur les remises, la vente ou l'eschange qu'on en fait. Un tel Banquier fait un grand commerce d'argent. ce Marchand fait le commerce en gros ; celuy-cy ne le fait qu'en détail. Le commerce d'Orient est celuy qui se fait par la Mediterranée à Alexandrie, à Smirne, à Alep. le commerce des Indes, celuy qui se fait à Surate, à Batavie. le commerce du Nord, celuy qui se fait à Lubec, Dantzic, à Arcangel, &c. toute la richesse des Hollandois vient d'avoir bien exercé le commerce. le Consul du Caire est celuy qui fait tout le commerce du sené. Ce mot vient du Grec kommerkion, qui signifie permutation.

COMMERCE, signifie aussi, la negociation, l'intelligence qui est entre les Estats. Les Anglois ont rompu le commerce avec la France. on a rappellé l'Ambassadeur d'Espagne, il n'y a plus de commerce, plus de traitté à faire entre ces deux nations.

COMMERCE, se dit aussi de la correspondance, de l'intelligence qui est entre les particuliers, soit pour des affaires, soit pour des estudes, ou simplement pour entretenir l'amitié. Ces gens ont grand commerce de lettres ensemble. ce Sçavant a commerce avec tous les habiles gens de l'Europe. ces amis ont un commerce d'esprit, d'amitié ensemble.

On dit en ce sens, le commerce de la vie, le commerce du monde, en parlant des choses qui entretiennent la societé civile, des manieres d'agir qui s'observent dans le monde. On dit de même, qu'un homme est de bon commerce, pour dire, qu'il est franc, de bonne foy, qu'il fait seur de traitter avec luy. On le dit aussi des paroles. Ce mot n'entre point dans le commerce des honnestes gens.

COMMERCE, se prend aussi en mauvaise part, pour dire, un vilain negoce, une frequentation illicite. Cette vieille est scandaleuse, on dit qu'elle fait un vilain commerce. quand on veut se convertir, il faut rompre tout commerce avec les gens de débauche, avec qui on a de mauvais engagements.