s. m. Paille fourragée par les moutons, ou autres bestiaux, qui ont mangé l'espi & le grain qui étoit resté dedans, ensorte qu'elle ne vaut plus rien que pour faire de la litiere, & pour estre pourrie ou convertie en fumier.

PAILLIER, signifie aussi la bassecour d'une metairie où on nourrit des bestiaux, & où on porte les pailles & fourrages dont on fait des meulons pour les conserver jusqu'à ce qu'on en ait besoin pour faire de la litiere & du fumier. Les chapons de paillier engraissés dans la bassecour sont meilleurs que ceux du Mans qu'on engraisse par artifice. On l'a appellé en Latin palearium & paleare. Un Fermier ne doit pas vendre ni divertir les pailles & pailliers.

PAILLIER, en termes d'Architecture, est aussi la partie d'un escalier qui est plaine & unie, & ordinairement quarrée, où il n'y a point de marche ou de degrez, & où on se peut reposer. La beauté d'un grand escalier, c'est d'y trouver souvent des pailliers, des repos. Quelques-uns derivent ce mot de paleo, qui signifie un petit theatre, ou lieu élevé.

On dit proverbialement, qu'on est bien fort sur son paillier, pour dire, en sa maison, en sa cour, sur son degré, auprés de ses amis & de ses domestiques : ce qui se dit non seulement des hommes, mais aussi des animaux, & particulierement d'un coq & d'un chien.