v. act. Annoncer en public la parole de Dieu, l'Evangile. JESUS-CHRIST a envoyé ses Apôtres prescher l'Evangile à toutes les nations ; il leur a enjoint de prescher sur les toits ce qu'il leur avoit enseigné en particulier. St. Paul a presché dans l'Areopage. Le moyen de parvenir à l'Episcopat, c'est de bien prêcher. C'est un tel qui nous presche cet Advent, ce Caresme. Ce Missionnaire presche l'Evangile tout pur. Ce Docteur presche la controverse en un tel lieu ; celuy-là presche une bonne morale.

PRESCHER, signifie aussi, Dire & repeter plusieurs fois la même chose. Il y a long-temps qu'on le presche de s'appliquer à l'étude ; tous ses amis ne luy preschent autre chose ; son Maistre se tuë de luy prescher son devoir, d'avoir soin de sa fortune. Les vieillards ne font autre chose que prescher la jeunesse. Un avare ne presche que de l'argent, un goulu que la mangeaille.

PRESCHER, se dit figurément en Morale, des choses muettes qui nous semblent dire quelque chose. Les cieux preschent la gloire de Dieu, ils l'annoncent, comme dit le Psalmiste. La sainte vie d'un Prelat presche toute seule, elle edifie ses citoyens. Le visage d'un Capucin mortifié presche la modestie, la vertu. On dit d'un homme fort maigre, qu'il presche la famine.

PRESCHER, se dit proverbialement en ces phrases. Il nous a presché sept ans pour un Caresme, pour dire, Il nous a fort importuné en nous repetant la même chose. On dit aussi, On a beau prescher à qui n'a cure de bien faire. On dit aussi, Prescher sur la vendange, quand on s'amuse à parler ayant le verre à la main.