NOURRAIN

Détails: Écrit par Antoine Furetière; Catégorie : Non classifié; Publication : 1 janvier 1690; Affichages : 605

NOURRAIN, ou Norrain. subst. masc. Petit poisson qu'on jette dans les estangs pour les repeupler. On l'appelle autrement peuple, filette ou allevin. Il faut pour le moins trois milliers de nourrain pour repeupler cet estang.

INDIGO

s. m. Plante que les Anciens n'ont pas bien connuë, comme Pline l'avouë. Il croit que c'est une escume de roseaux qui s'attache avec un limon, qui est noir quand on le broye, & qui fait un beau bleu meslé de pourpre quand on le delaye. Il le nomme indicum. Isidore & Dioscoride disent la même chose ; & celuy-cy nomme l'indigo une pierre, en quoy il se trompe. C'est en effet une paste qui vient des Indes, qui se fait d'une herbe qu'on seme tous les ans aprés que les pluyes sont passées, & qui ressemble fort à du chanvre. Sa fleur est semblable à celle des cardes, & sa graine a quelque rapport à celle du fenu Grec. Elle croist comme le genest, ayant semblables racines longues & estroites, la feuille plus large, approchant de celle du sené. Elle a de petites membranes, qui sortant du filet du milieu tirent par ondes au bord. Sa tige est de la hauteur d'une aulne, & de la grosseur d'un poulce. On la couppe trois fois l'année. La couleur qui se fait de la premiere herbe est d'un violet bleuastre, plus brillant & plus vif que les deux autres. On la jette dans des estangs dont le fond est fait avec de la chaux dure comme du marbre. On la brasse tous les jours, jusqu'à ce que la feuille se reduise comme en vase ou terre grasse. Quand elle est rassise, on laisse couler l'eau, & de cette paste sechée on fait des petits pains de la grosseur d'un oeuf couppé. Celuy d'Amadabat se fait en forme de gasteau. Les Portugais l'appellent herva d'anir. Tavernier.
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