s. f. Partie charneuse & eslevée du corps humain, qui est située exterieurement des deux costez du thorax ou de la poitrine. Les mammelles parfaites sont celles des femmes, qui sont composées de corps glanduleux entretissus d'une infinité de vaisseaux, de veines & d'arteres, qui ont seuls la proprieté d'engendrer du lait. Leur substance est fort rare, & comme une esponge qui peut contenir beaucoup d'humeurs. Le sang refluë de la matrice aux mammelles, ce qui fait qu'elles ont ensemble une grande sympathie, elles portent sur les muscles du bras nommez pectoraux. Les hommes ont aussi des mammelles, mais elles sont imparfaites, car elles sont seulement de peau, de chair & de graisse sans glandules, & ne peuvent faire de lait, quoy qu'il en sorte quelquefois une humeur qui luy ressemble. Ces mammelles ont des petits bouts qui sont rouges comme des fraises, aux jeunes filles, que les nourrices ont livides, & les vieilles noirs. Les Medecins les appellent boutons & mammellons. Le petit rond noirastre qui est autour du bouton n'a point de nom François, mais les Medecins l'appellent du mot Latin areola, petite aire, ou du Grec phos, ou Rayon. Ils disent aussi, quand les mammelles des filles croissent sororiant ; & à l'égard de celles des hommes, fratrant, parce qu'elles croissent également comme des jumeaux. On appelle aussi les bouts, tetons & tetins ; & à l'égard des animaux, tetes, en latin papulae & papillae, ubera, mammae, & mammillae, d'où a esté fait le mot de mammelle.

On dit qu'un enfant est à la mammelle, lors qu'il tete encore, & qu'il n'est point sevré. On jette du plomb fondu dans les mammelles de ceux qui ont attenté à la personne du Roy. Les femmes de l'Isle Danabon ont les mammelles si longues qu'elles allaitent leurs enfans par dessus l'épaule. Franc-Peyrard. Aux Maldives les femmes cachent leurs mammelles aussi soigneusement que leurs parties honteuses. Elles croyent que c'est une chose lascive & deshonneste de les nommer.

Les Selliers appellent les mammelles de l'arçon, l'endroit où finit l'arcade.