s. m. Action de la memoire par laquelle on se ressouvient. Je garderay un éternel souvenir du bien que vous m'avez fait. Je ne sçaurois effacer de mon souvenir cette perte, le triste souvenir m'en revient toûjours dans l'esprit. Malherbe a dit,

Et des cendres éteintes esteins le souvenir.

SOUVENIR, signifie aussi, Douleur qui reste de quelque blessure, cheute, maladie, ou débauche. Les déreglemens de la jeunesse laissent de fâcheux souvenirs. Ses playes sont de glorieux souvenirs de ses victoires.

SOUVENIR, se dit aussi d'un monument qu'on éleve, de quelque marque qu'on laisse en memoire de quelque grande action, ou magnificence. Il ne nous reste aucun souvenir, aucuns vestiges des grandeurs des Rois d'Assyrie. Les Egyptiens nous ont laissé un éternel souvenir de leur magnificence par le bastiment des Piramides.

SOUVENIR, se dit aussi de la simple pensée, de l'idée d'une chose, quoy qu'elle soit future. Le souvenir de la mort doit être sans cesse devant nos yeux.

SOUVENIR, se dit proverbialement en ces phrases. Il souvient toûjours à Robin de ses flustes, pour dire, que chacun pense toûjours à ce qui le touche le plus. On dit ironiquement à un vieillard qui fait le jeune, Il n'est pas vieux, mais il se souvient de loin. On dit aussi, qu'il faut mettre une épingle sur sa manche pour se souvenir de quelque chose ; à cause d'une merveilleuse proprieté de la memoire, qui fait que quand deux choses y sont entrées ensemble, elles en sortent aussi en même temps ; & on n'en sçauroit voir l'une, qu'elle ne fasse souvenir de l'autre.