s. f. Ouverture qui se fait dans les bastiments pour leur donner du jour. Cette maison est bien percée, il y a des fenestres sur la cour & sur le jardin.

On dit des fenestres à meneaux, des fenestres grillées, à jalousie, à paniers ou filets de fil d'archal, à verre dormant. Les fenestres doivent avoir quatre pieds d'ouverture entre les deux tableaux ou pieds droits.

On le dit aussi des vitres & volets qui ferment ces ouvertures. Cette maison est bien delabrée, il n'y a ni portes ni fenestres.

On dit figurément, que les yeux sont les fenestres de l'ame.

On appelle fenestres, des endroits vuides qu'on laisse dans les escrits, pour y mettre ce qu'on n'a pas eu loisir d'y escrire.

En termes d'Anatomie on appelle fenestres, deux trous ou ouvertures qui se trouvent dans l'oreille interieure, & qui percent l'os des temples. Elles ont toûjours une figure reguliere, l'une estant ronde, & l'autre ovale.

Faire fenestre, se disoit du temps des anciens tournois, quand on exposoit les jours des courses sur les fenestres des maisons les plus proches de la lice les Escus & les Bannieres des principaux tenants ou assaillans. On faisoit fenestre le lundi pour tournoyer le mardi. On disoit aussi, fenestrer les Bannieres.

On dit proverbialement d'un importun, que si on le chasse par la porte, il entre par la fenestre. On dit aussi d'un homme indigne qui se fait recevoir dans un corps illustre par brigues & artifices, qu'il y est entré par les fenestres. On dit aussi pour expliquer la necessité qu'il y a de faire une chose, qu'il faut passer par là, ou par la fenestre. On dit en se mocquant d'un fanfaron, que si on n'y prend garde, il jettera la maison par les fenestres. On dit d'un bon mesnager, qu'il ne jettera pas son bien par les fenestres. On dit populairement, Il est demain feste, les marmousets sont aux fenestres, quand on voit bien des gens qui regardent par la fenestre.