s. m. Oiseau aquatique qui approche de la figure du corbeau. Il a le bec long aussi-bien que le cou, & le pied plat. On l'appelle aussi corbeau pescheur, ou corbeau marin. Le cormoran avale de gros poissons, à cause qu'il a un gosier fort large. Son plumage est noir ou gris fort brun, & un peu verdastre par les ailes, mais au dessous du col & au ventre il a des plumes blanches bordées de noir. Sous les grandes plumes il a un duvet gris fort fin, comme le cigne ; mais celles de la teste & du col sont espaisses & menuës comme de la frange. On prepare sa peau comme celle des vautours pour eschauffer l'estomac. Son bec par les costez est gris & rougeastre. Il est noir par le dessus, long de trois pouces, crochu & pointu. Il jette en l'air le poisson qu'il a pris pour le recevoir dans son bec par la teste, & l'avaler plus commodément. On s'en sert pour la pesche, en luy mettant un anneau de fer au bas du col, par le moyen duquel on luy fait rendre le poisson qui est demeuré dans son esophage qui est fort large. Il a les yeux petits, les pieds courts, noirs & luisants, couverts d'escailles, dont les doits sont joints par des membranes picotées comme du chagrin. Le plus grand doit a cinq os ou phalanges, celuy d'aprés quatre, le troisiéme trois, le quatriéme deux. Il a des ongles crochus & pointus, dont le plus grand est dentelé. Il est le seul des plongeons qui se perche sur les arbres, selon Aristote. Les Medecins appellent ce genre d'oiseaux palmipedes. En Latin phalacrocorax, ou corvus aquaticus. Menage derive ce mot de corvus marinus, & adjouste que les anciens Gaulois disoient more. pour signifier la mer. Albert le Grand l'appelle carbo aquaticus.

On appelle figurément cormoran, un homme extremement sec & maigre.