subst. fem. Herbe dont la feuille est picquante. Il y a deux especes d'ortie, dont l'une est plus aspre, plus rude & plus sauvage, qui a des feuilles larges & noires, & dont la graine est semblable à celle du lin, quoy que plus petite. On l'appelle en Latin urtica, en Grec acolyphe. Il y en a une autre qu'on appelle ortie puante, en Latin galiopsis, urtica labeo, urtica foetida, urtica mortua, qui rend une odeur puante, lors qu'on la pile, ou qu'on la frotte entre les mains. Sa fleur est rouge & menuë. Matthiole y adjouste une troisiéme espece, qui est une ortie sauvage, qui est plus rude & plus picquante beaucoup que les autres. Quelques-uns l'appellent ortie griesche. La graine d'ortie est aussi dangereuse que la squille venimeuse. Matthiole. On descouvre avec le microscope que l'ortie est couverte de picquants tres-aigus, dont la base est un petit sac ou vessie qui enferme une liqueur acre & veneneuse, & la pointe est d'une substance tres-dure qui a un trou au milieu, par lequel cette liqueur s'escoule dans la partie picquée, qui y excite de la douleur. Voyez en la figure dans la Micrographie de M. Hook. On fait de la toile d'ortie, comme on en fait de chanvre. Les Dames s'en servent pour faire des cornettes. Il y a une autre ortie à grappes qui vient de Canada, & une autre ortie à balles nommée pilulifera, qui a des feuilles de parietaire. On en voit les figures dans les Memoires du Sieur Dodard.

ORTIER, v. act. Picquer avec des orties. On ne sçauroit aller dans ces brossailles, qu'on n'ait les pieds ou les mains ortiez.

On dit chez les grands Gourmets, qu'il faut que le vin ortie le palais, pour dire qu'il le picque doucement.