s. m. Son de cloche agreable & harmonieux qui se fait en témoignage de réjouïssance aux jours des Festes de l'Eglise, ou de quelque joye publique. On appelle aussi un carillon, un bon nombre de petits timbres de differentes grosseurs, ou de petites cloches qu'on fait sonner avec un bouton de fer, ou avec un clavier, soit qu'on le touche à la main, soit qu'il se meuve par machine avec un tambour. Le carillon de la Samaritaine. Les carillons de Flandres sont composez de trente ou quarante timbres qui font les mêmes tons, degrez & intervalles de Musique que les tuyaux des orgues : aussi les fait-on sonner en frappant sur les touches d'un gros clavier, & on en fait d'agreables concerts. Autrefois le carillon étoit la même chose que le tocsin ; car on sonnoit dans les réjouïssances de même que dans les allarmes : d'où vient que quelques Auteurs appellent le carillon, pulsatio terroris.

CARILLON, se dit aussi des crieries que font les femmes de mauvaise humeur, ou les personnes du bas peuple, lors qu'elles querellent ou injurient quelqu'un. Quand ce mari va au cabaret, sa femme luy fait un beau carillon.

On dit proverbialement, qu'un homme a été battu, foüetté, estrillé à double carillon, pour dire, fortement & outrageusement.