s. m. Bouteille qui vient sur la surface des liqueurs eschauffées, soit par la fermentation naturelle, soit par le feu. Le pot bout à gros bouillons. il ne faut que deux ou trois bouillons pour faire de la ptisane.

BOUILLON, se dit aussi de la liqueur ou suc des viandes ou des herbes qui sert à faire le potage. Cette souppe est trop espaisse, il faut y mettre encore du bouillon.

On dit aussi, Prendre un bouillon, pour dire, Prendre une portion de suc de viandes ou d'herbes, qui sert à nourrir les estomacs qui ont de la peine à digerer les gros aliments. Cet homme ne vit que de bouillons. On prend aussi des bouillons pour se rafraischir, & conserver son embonpoint. On donne encore des medecines dans des bouillons. On dit aussi, qu'on a donné le bouillon à quelqu'un, pour dire, qu'on l'a empoisonné.

BOUILLON, se dit encore d'un jet d'eau qui est assez gros, mais qui retombe incontinent aprés qu'il est sorti du tuyau, comme s'il sortoit d'une source.

On dit en ce dernier sens, que le sang sort à gros bouillons d'une playe, pour dire, qu'il sort avec impetuosité, ou en abondance.

On dit figurément, Il faut arrester les bouillons de sa colere.

On le dit encore des estoffes qui sortent avec enflure à travers les bandes & ouvertures d'un habit.

BOUILLON, en termes de Manege, est une excrescence de chair qui vient sur la fourchette du pied du cheval, lequel est gros comme une cerise, & fait boiter le cheval.

BOUILLON BLANC, est une plante medecinale. Cette plante est combustible, & peut servir de flambeau. Dioscoride descrit deux especes de bouillon, l'un blanc, & l'autre noir ; & il divise le bouillon blanc en masle & femelle. Le bouillon femelle a les feuilles semblables au chou, mais elles sont blanches, larges & veluës, aussi-bien que sa tige & ses fleurs. Sa graine est noire, & sa racine longue, picquante au goust, & grosse comme le doit. Le bouillon masle est plus haut, & a ses tiges & ses feuilles plus menuës. Le bouillon noir ne differe du blanc que par ses feuilles, qui sont plus larges & plus noires. Il y a un bouillon sauvage qui a les feuilles semblables à la sauge, qui pousse des jettons hauts & durs comme du bois, lesquels produisent des rameaux ainsi que le marrube. Ses fleurs sont jaunes comme fin or. On met aussi la primevere au rang du bouillon blanc, quoy que Matthiole y mette de la difference. Ses fleurs sont dorées, & servent d'avantcoureurs pour signifier la venuë du printemps. On appelle autrement le bouillon blanc, brayes de cocu. En Latin il a plusieurs noms, verbascum, candela regis, candelaria, lanaria, primula veris, herba paralysis, arthritica, ou braccae cuculi ; & chez les Apothicaires tapsus barbatus.

On appelle en termes de Broderie, bouillon, Certain cordonnet d'or ou d'argent tortillé en petites boucles ou anneaux. On fait aussi sur les habits des bouillons avec des rubans, ou autres estoffes qu'on coud fort lasches, & en y conservant quelque enflure.