s. f. Lecture, meditation pour apprendre, pour inventer quelque chose. L'estude de l'Histoire demande une grande lecture. L'estude de la Philosophie a besoin d'une grande meditation. L'estude de la Geometrie doit tendre à l'invention de quelque nouveau probleme.

ESTUDE, se dit aussi de la science, de l'art, & de toute autre chose à quoy on applique son esprit. Il a fait son cours, il a fait toutes ses estudes. C'est une belle estude que celle de bien vivre. Chaque art demande une estude particuliere. Il y a bien de l'estude, bien de l'art dans ce tableau. On dit d'un jeune Advocat qui en plaidant a cité plusieurs autoritez assez inutiles, qu'il a rendu compte à la Cour de ses estudes.

On le dit aussi en mauvaise part. Les laquais mettent toute leur estude à faire du mal. Un desbauché met toute son estude à se réjouïr ; un chicaneur à ruiner ses parties.

ESTUDE, se dit aussi du temps & du lieu où l'on estudie, soit public, soit particulier. On a mis ce jeune homme aux estudes, au College. Il est encore aux estudes. Il est toûjours dans son estude, dans son cabinet, où il estudie. Pour estre Gradué, il faut avoir un bon certificat de son temps d'estude, du quinquennium. Il a quitté l'estude, il est sorti du College, il a fait banqueroute aux lettres.

ESTUDE, se dit abusivement de la sale où un Notaire travaille. On l'appelloit ci-devant boutique, & on l'appelle encore ainsi en quelques Provinces éloignées. On le dit aussi de celle d'un Procureur. Il y a aussi l'estude du Maistre, & l'estude des Clercs. Ce Procureur a changé la face de cette maison, & de l'escurie il en a fait son estude.

ESTUDE, se dit aussi de la pratique des Notaires & des Procureurs, des sacs, des papiers & des minutes qui y sont. Ce Notaire a une bonne estude, il a bien des minutes. A la mort de ce Procureur on a donné dix mille francs de son estude. Il s'est deffait de son estude, on a vendu son estude, c'est à dire, sa pratique.