s. f. Ornement sacerdotal que les Curez mettent par dessus leur surpelis pour marque de leur superiorité dans leur Eglise. Les Prestres en portent aussi sur leur aube pour celebrer la Messe, & alors elle est croisée sur leur estomac. Les Diacres la portent en escharpe sur l'espaule gauche. C'est une grande bande d'estoffe chargée de trois croix, qui prend depuis le cou jusqu'aux pieds. On met le bout de l'estole sur la teste, quand on dit une Evangile pour quelque personne. Les Evêques ont pretendu que les Curez ne devoient point paroistre devant eux qu'avec l'estole. L'estole chez les anciens Payens estoit une robbe plus convenable à des femmes qu'à des hommes. C'estoit pourtant une robbe d'honneur chez toutes les nations. Les Rois même s'en servoient, & la donnoient quelquefois pour le prix de la vertu. Celle des Prestres d'aujourd'huy n'est autre chose que les extremités de cette longue robbe que portoit le Grand Prestre, dont elles sont la representation. L'usage de l'estole a commencé dans l'Eglise avec celuy de l'aube. Les Prestres la portoient toûjours autrefois, même en preschant, comme témoigne Alcuin : d'où vient qu'on l'a appellée aussi en Latin orarium de orare, parce qu'ils estoient les Orateurs de l'Eglise. Voyez le Traité qu'en a fait le Sr. Thiers Curé de Champrond.