v. act. Lasser, fatiguer. Il se dit au propre des chevaux d'un haras qui se sont trop fatiguez aprés les cavales ; & ensuite de ceux qui ont esté fatiguez par un grand travail, par une trop grande course. Ce mot vient de haras, Nicod. Mais Du Cange dit qu'il vient du mot de harasse, qui signifioit autrefois un grand bouclier que portoient les combattans à pied : c'estoit une espece de targue qui estoit de demi pied plus haute que le soldat, en laquelle il y avoit deux trous par où il pouvoit descouvrir son ennemi, ce qui la rendoit dè grand poids, en telle sorte qu'elle fatiguoit beaucoup son homme.

HARASSER, se dit figurément des hommes, & de toutes les fatigues & incommoditez qu'ils souffrent. Les chevaux de Messager harassent beaucoup un voyageur, à cause qu'ils trottent toûjours. nous estions si pressez dans ce coche, que cela nous a fort harassez.

HARASSER, en termes de Guerre, se dit des travaux & fatigues qu'on fait souffrir aux ennemis par de frequentes alarmes qu'on leur donne. Nous avions un camp volant qui empeschoit bien les ennemis de dormir, il les harassoit continuellement, il leur donnoit souvent des alarmes, il enlevoit leurs fourrageurs, &c.

On dit aussi, qu'une armée est fort harassée, quand elle a fait de trop longues courses, lors qu'elle a esté long-temps alerte en presence de l'ennemi, ou qu'elle a eu disette de vivres, ou souffert d'autres incommoditez.