v. act. qui se dit souvent avec le pronom personnel. Marcher sans autre dessein que de faire exercice pour le plaisir, ou pour la santé. Il faut promener un cheval eschauffé, avant que de le mener boire. Il se promene dans sa chambre aprés le repas. Il s'est allé promener aux Tuilleries. Il se promenoit à grand pas en resvant, en faisant des vers. Une nourrice promene son enfant pour l'empêcher de crier.

On dit au Manege, Promener un cheval sur le droit, pour dire, le faire marcher sur une ligne droite ; le promener sur les voltes, entre deux talons, la teste & les hanches dedans, pour dire le faire marcher de costé entre deux lignes.

PROMENER, signifie aussi, Prendre l'air de la campagne, soit à cheval, soit en carrosse. Les femmes aiment fort qu'on les mene promener au Cours, aux villages circonvoisins. Il est monté à cheval pour s'aller promener à deux ou trois lieuës.

PROMENER, signifie aussi, Aller en divers lieux pour voir quelque chose de nouveau, pour voyager. Un provincial promene sa femme par tous les endroits de la ville pour luy en faire voir les singularitez. On a envoyé ce jeune homme se promener en Italie, en Flandres, pendant un an. Ce Voyageur s'est bien promené dans le monde, dans l'Orient.

PROMENER, se dit aussi en un sens contraire, pour dire, Donner de la peine, chasser, maltraiter. Ce pauvre homme a un procés contre un chicaneur qui le fait bien promener, qui le fait bien aller & venir. Ce laquais vous sert mal, il faut l'envoyer promener, le chasser. Il m'a fait une proposition peu honneste, je l'ay bien envoyé promener, je l'ay bien rembarré.

On dit aussi, qu'on a envoyé promener quelqu'un, lors qu'on l'a exilé de la Cour, qu'il a été relegué en quelque lieu.

PROMENER, se dit figurément en choses morales. Quand un Philosophe resve, il promene son esprit, son imagination, sur tous les estres de la nature, & il admire le Createur. Un galant qui est au bal promene ses yeux sur toutes les belles de l'Assemblée.

On dit proverbialement à un homme qu'on chasse, ou qu'on mesprise, Va te promener, tu auras des chausses. Ce mot vient du Latin prominare. Menage.