v. act. Couper, retrancher les testicules à quelque animal. On chastre les boeufs, les moutons, les chapons, &c. pour les engraisser, ou pour les rendre plus dociles. On chastre aussi les truyes, les chiennes. Les Orientaux chastrent les hommes pour avoir des gardiens fidelles de leurs femmes. Ce mot vient du Latin castrare. On a appellé un mouton chastré, castor. Du Cange.

CHASTRER, se dit quelquefois des femmes. Athenée rapporte que le Roy Andramiris fut le premier qui fit chastrer des femmes. Hesychius & Suidas disent que Gyges fit la même chose. Galien dit qu'on ne les peut chastrer sans les mettre en danger de la vie. Dalechamp dit sur ce passage d'Athenée, que c'estoit simplement les boucler.

CHASTRER, se dit aussi figurément des choses dont on a retranché quelque partie. Ce Libraire m'a vendu un livre chastré. ce Crocheteur a chastré ces cotrets, ces fagots. On dit aussi, Chastrer les ruches, en oster les gauffres de miel. Chastrer les arbres, en oster les branches, ou en faire sortir les humeurs nuisibles. Chastrer un cep de vigne, en couper les rejettons qui poussent vers le pied.