v. act. Esperer la venuë de quelqu'un, ou de quelque chose. On a long-temps attendu le Messie, & enfin il est venu. les morts attendent le jour du Jugement dans le tombeau. je vous attends de pied ferme. attendez une saison propre. cette femme n'attend que l'heure d'accoucher. on attend à la Cour long-temps des recompenses. j'attends aprés vous, aprés cet argent qui m'est deu. il y a long-temps qu'il attend aprés cette succession. il n'attend pas à vivre aprés, c'est à dire, il s'en peut passer. il ne faut rien precipiter, mais attendre une occasion favorable. on n'attend rien de bon de cette fievre. il faut attendre le tour de rolle pour plaider cette cause. On dit aussi absolument, Attendez, quand on fait une pause en un discours pour faire quelque reflexion.

ATTENDRE, se dit avec le pronom personnel, en parlant des choses qui apparemment arriveront. Je m'attendois bien qu'il feroit une telle sottise. je me suis attendu, reposé sur mon Procureur.

On dit proverbialement & ironiquement, Attendez vous y, lors qu'on témoigne qu'on ne veut pas executer quelque chose ; ou, Attendez moy sous l'orme, pour dire, qu'on ne croit pas aux discours ou aux promesses de quelqu'un. On vous attend comme les Moines font l'Abbé, en commençant toûjours à disner. On dit aussi, Il ennuye à qui attend. Qui s'attend à l'escuelle d'autruy, est souvent mal disné, pour dire, qu'il ne se faut attendre qu'à soy-même, & vivre de son bien. On dit, Attendre quelqu'un au passage, pour dire, le surprendre en quelque occasion où il ne se pourra deffendre d'accorder une demande. On dit, qu'il faut attendre le boiteux en matiere de nouvelles, pour dire, celuy qui en apportera la confirmation. On dit aussi en disputant, C'est là où je vous attends, pour dire, C'est de cela que je veux tirer avantage contre vous.